Quelle place pour les travailleurs et travailleuses âgées ?
Dimanche, le peuple suisse s'est prononcé, à une très courte majorité, en faveur de la réforme de l'AVS. Durant cette campagne houleuse, un point qui fâche a souvent été occulté: la place des travailleurs âgés et des travailleuses âgées dans notre société. Réflexion.
Jamais une campagne n'aura été aussi clivante que celle de la réforme de l'AVS. Clivage des genres, clivage social, clivage politique et clivage des générations.
La Suisse a besoin de main-d'œuvre, mais a-t-elle vraiment besoin des travailleurs et travailleuses âgées? Et s'agissant des femmes spécifiquement, quid de la pénibilité de certaines professions (voir notre article «Retraite urgente dès 58 ans dans la santé» ci-contre)?
Chez Syna, nous constatons que de nombreux employés et employées atteignent leurs limites aussi bien physiques que psychiques bien avant l'âge légal de la retraite. Mais nous constatons également qu'un nombre toujours plus important de nos membres sont confrontés aux effets du libre marché: 20 ans, ou même 30 ans d'ancienneté dans une institution ou une entreprise, mais, d'un jour à l'autre, plus bons à rien. Chaque semaine, Syna compte de nouveaux dossiers juridiques d'employées et d'employés licenciés peu avant leur retraite; souvent humiliés sur leur place de travail, car plus à la page, pas adaptés aux nouveaux processus ou nouvelles technologies ou simplement jalousés par les plus jeunes moins expérimentés.
Fins de carrière cahotiques
Le peuple a voté en faveur du relèvement de l'âge de la retraite des femmes, ouvrant déjà la porte au relèvement de l'âge de la retraite pour toutes et tous. Syna s'engagera avec force contre tous les démantèlements sociaux. Une lutte qui commencera déjà au travers des négociations des conventions collectives de travail (CCT) dans le but de protéger les collaboratrices et collaborateurs et les plus âgés en encourageant les engagements de personnel expérimenté.
