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Nouveaux modèles de travail

Chez Assymba, la semaine de 4 jours est une réalité. Et ça marche. Le fondateur de l'entreprise nous explique sa motivation à introduire ce modèle de travail, et les fruits que cela a porté.

Dans ce quartier de l'Ouest Lausannois, nous arrivons devant plutôt bâtiment austère, à la façade est masquée par des échafaudages. Néanmoins, dès notre que nous pénétrons dans les locaux d'Assymba, nous découvrons des bureaux modernes, clairs et chaleureux. À l'image du patron de la société, Patrick Tundo, «fondateur et créateur d'avenir digital…». Si nous sommes là, c'est parce que nous voulons en savoir plus sur cette petite entreprise de services informatiques qui a décidé d'instaurer la semaine de quatre jours. En effet, depuis environ dix-huit mois, ce que la plupart des patrons qualifient de douce utopie est une réalité chez Assymba. «C'était durant l'été 2021», explique Patrick Tundo. «J'étais en voiture, et j'écoutais un reportage portant sur des entreprises scandinaves qui avaient testé avec succès la semaine de 4 jours. J'ai alors pensé 's'ils y arrivent, alors il n'y a pas de raison que cela ne soit pas à notre portée'».

«#projet47»

Le jour-même il soumet l'idée à son personnel. «Notre patron est arrivé est nous a demandé ce que 'projet 47' évoquait pour nous», se souvient Lucas Gonzalez, régisseur d'idées informatiques chez Assymba. «Au début, nous avons pensé à un nouveau client. Puis il nous a expliqué que 47 voulait dire 'travail 4 jours sur 7'. Nous avons passé par tous les états d'âme : doute, surprise, joie, mais aussi inquiétude face à la nécessité de se réorganiser pour atteindre l'objectif». En effet, si le jeune patron propose à ses collaborateurs de passer à une semaine de 4 jours de 8 heures de travail, sans réduction de salaire, il précise qu'il n'y aura pas moins de travail, que le chiffre d'affaires de l'entreprise devra rester stable, et qu'il faudra donc réorganiser le travail. Une phase test de trois mois est lancée. «Les premières semaines ont été difficiles, le chiffre d'affaires a baissé de 20%. C'est tout à fait logique, car toute réorganisation du travail demande un peu de temps», témoigne Patrick Tundo. «Néanmoins, après deux mois, nous avons retrouvé une certaine stabilité, et donc décidé de poursuivre l'expérience. Aujourd'hui, après 18 mois de ce régime, notre chiffre d'affaires a même augmenté de 20%».

Gains de productivité

Pour le patron de l'entreprise, le fait que divers collaborateurs soient absents un jour chaque semaine a mené l'équipe à beaucoup mieux documenter ses activités, ce qui permet aux collaborateurs présents de reprendre n'importe quel dossier en l'absence d'un collègue. Ses employés, heu, non «collaborateurs» comme il les appelle, ont aussi appris à mieux concentrer leurs demandes aux clients, à mieux organiser leurs visites sur site etc. générant un évident gain de productivité. Son collaborateur Lucas Gonzalez le rejoint: «Cette nouvelle organisation du travail nous a incités à mieux travailler ensemble, à nous organiser en équipe, à tout documenter en temps réel. Nous sommes donc plus efficaces. Et puis, personnellement, le fait d'avoir un jour de repos par semaine me fait un bien immense. Je me sens mieux, plus reposé, mentalement plus disponible. Je suis donc plus performant dans mon travail quotidien».

«Donner pour recevoir»

Ce modèle serait-il donc facilement reproductible? Pour Patrick Tundo, le fait d'avoir une petite équipe, relativement agile, et déjà habituée à un management basé sur la confiance et l'autonomie, a facilité l'introduction de ce modèle. Mais il existe certainement bien d'autres entreprises qui pourraient gagner suffisamment de productivité pour offrir ce modèle de travail à leur personnel. Lucas Gonzalez, pour sa part, note que «Le succès de ce modèle s'était déjà en partie construit en amont. Depuis plusieurs années, nous avions travaillé dur pour optimiser certains processus, regrouper des tâches, etc., ce qui avait déjà augmenté notre productivité. Notre patron aurait donc pu s'agrandir, ou alors il aurait pu s'acheter une grosse voiture. Mais ce temps que nous avions gagné, il a décidé de nous le rendre. C'était un choix plus humain que financier». Dans un domaine relativement concurrentiel, ce choix permet aussi de fidéliser et motiver le personnel. «Pour recevoir, il faut donner», nous avait dit Patrick Tundo en début d'interview. Un crédo qui semble avoir fait ses preuves chez Assymba.

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